Maître ou ne pas être !...

 

 


 

"Quand le sage montre la lune l'idiot regarde le doigt"

 

Lors d'un stage de méditation, le moine (Senim) qui enseignait ce jour là, a voulu démontrer que chacun était un Maître potentiel en lui-même et a interpellé les stagiaires en les appelant "Maître", ce que certains abrutis ont tout de suite pris au pied de la lettre sans comprendre le message. Qu'est-ce que cela aurait été s'il comme au cours d'un stage précédent ils les avait appeler Bouddha !

 

On ne devient pas Maître par ses simples actes mais par la reconnaissance de ceux-ci par ses élèves.

S'il suffisait de casser des briques les plus grands Maîtres seraient des maçons polonais.

S'il suffisait d'avoir été un champion combat ou poomsae mais d'avoir le coeur sec d'un recordman solitaire, le Taekwon sans "Do" ne serait plus qu'un sport sans âme.

 

Cependant nombre de charlatans imposent à leurs élèves de se faire appeler "Maître" (ou Sabomnim : ça donne une légitimité coréene) et souvent ça marche !

Avant de se rendre compte de la supercherie, les clubs grossissent comme des sectes auxquelles on est fier d'appartenir, mais qu'en est-il du contenu de l'enseignement ?

 

On peut être un excellent entraîneur sans revendiquer ce fameux label et la maîtrise viendra du fait que les élèves accordent à l'enseignant une expérience et une sagesse qui leur apporte au delà de la technique les conseils leur permettant de progresser dans leur vie de tous les jours.

De là, naît un sentiment de loyauté qui implique le disciple dans le développement de l'enseignement du Maître dans ses techniques mais surtout dans l'esprit. C'est un engagement à vie.

 

Pour devenir Maître, il faut avoir été disciple soi-même et en avoir scrupuleusement suivi son Maître avec patience et persévérance jusqu'à ce que celui-ci vous reconnaisse en tant que disciple digne de son école, voire jusqu'à perpétuer son enseignement.

Il faut alors, non seulement posséder le contenu technique de sa discipline mais aussi savoir le développer et le transmettre à son tour.

 

La maîtrise s'acquiert donc par le coeur et la générosité qui sont les valeurs premières de la pédagogie, et non pas par l'orgueil ou l'ambition personnelle. C'est pour cela qu'il y a très peu de Maîtres véritables...